En tant que parents, nous sommes les premiers à équiper et à batailler avec nos chers bambins pour leur mettre des lunettes, chapeaux, crème solaire dès que le soleil montre le bout de son nez et que les premières belles journées de printemps, voire d’été, apparaissent. Pourtant, seuls 12% des parents ont conscience des risques d’une trop longue exposition au soleil au plus jeune âge.
Un mélanome peut prendre entre trente et quarante ans pour se développer, bien qu’il puisse également apparaître beaucoup plus rapidement.

Les coups de soleil durant l’enfance jouent un rôle crucial dans l’apparition des cancers de la peau, il ne faut donc pas les considérer à la légère. 


Bébé, enfant, ados : la protection solaire est obligatoire 


Si 78 % des Français interrogés croient que le soleil est bon pour la santé, 45% estiment qu’il n’y avait pas de période dans la vie plus à risque que d’autres.  
Jusqu’à la puberté, la peau est plus fine et vulnérable aux effets délétères et donc cancérogènes des UV. Le système pigmentaire, en charge d’assurer la protection des cellules cutanées contre  soleil, est encore immature et fragile.

Le bronzage est avant tout la réaction naturelle de la peau à une exposition au soleil prolongée.

Le coup de soleil, quant à lui, constitue l’étape d’après : une brûlure, laquelle peut s’avérer plus ou moins sévère, en fonction de la surface atteinte et du lieu où elle apparait. Tout se joue donc dans l’enfance et à l’adolescence : les gestes de prévention doivent démarrer dès le plus jeune âge, pour préserver leur « capital soleil », limiter les risques de survenue de mélanome et protéger leurs vues. 

  • À la plage ou à la montagne, adaptez la protection à l’indice UV fournit maintenant par les services de météorologie.
  • Sur le sable, au bord de l’eau ou en bateau, à la neige par temps nuageux ou pas, la réverbération des UV n’est pas à sous-estimer et renouveler l’application d’une crème protectrice solaire toutes les 2 heures sur les zones exposées est capital. 

Pour aller plus loin, consultez notre article sur Comment protéger sa peau du soleil : mieux comprendre les indices de protection solaire.

Le saviez-vous ?

Pour un enfant de moins de 2 ans, privilégiez, par précaution, une crème solaire à filtres minéraux : ils réfléchissent les UV en offrant une barrière physique et pénètrent moins dans la peau que les filtres chimiques qui, eux, les absorbent.

En été, en moins de 40 jours, on reçoit 50% de la quantité d’UVA annuelle.

50+ : c’est l’indice maximal affiché par les crèmes solaires même si l’indice mesuré en laboratoire est parfois supérieur.

Pour que la crème solaire offre la protection contre les coups de soleil promise sur l’emballage, il faut en appliquer 2 mg par centimètre carré. 

 

Le capital soleil, qu'est-ce que c'est ?

Plus de 80% des cancers de la peau sont liés à des expositions excessives aux rayonnements ultraviolets (UV) du soleil (CIRC,2018).

À la naissance, chaque personne possède un "capital soleil", représentant la quantité maximale d'exposition solaire tolérée au cours de sa vie. Ce capital varie entre 50 000 heures pour les peaux claires et 150 000 heures pour les peaux mates et foncées. Avant l'âge de 18 ans, environ 60 à 80 % de ce capital est souvent déjà consommé. Les enfants sont effectivement plus souvent exposés au soleil que les adultes, du fait des activités en plein air et durant les vacances scolaires. La photoprotection est indispensable afin de conserver ce capital le plus longtemps possible mais la crème solaire à elle seule ne suffit pas pour se protéger du soleil et du cancer de la peau. Les autres mesures doivent être respectées.


Quels sont les dangers d’un coup de soleil chez l’enfant ?

Un coup de soleil n’est jamais anodin : son intensité – et donc la brûlure- dépend de la dose de rayonnement reçue.). De plus, l’altération des cellules de la peau peut commencer à des doses d’UVA et UVB inférieures à celle provoquant l’apparition d’un coup de soleil.

Il faut donc être vigilant en fonction de l’âge de l’enfant, la profondeur de la brûlure, le taille de la zone atteinte et l’endroit où elle se situe. Cela déterminera ainsi le degré de gravité du coup de soleil. Ainsi, chez les enfants de moins de 5 ans, les brûlures sont d’autant plus graves que leurs capacités de cicatrisation et de défense contre les infections sont plus limitées

Brûlure du 1er degré :  
Essentiellement induit par le rayonnement UVB du soleil, un érythème (rougeur) apparaît quelques heures après l’exposition, lorsque celle-ci n’a pas été maitrisée (moyens de protection inexistant ou insuffisant, temps d’exposition trop long.). La peau lésée devient chaude et douloureuse.

Il conviendra de rafraichir la brûlure avec de l’eau froide (> 15°c, 15 min) ou à l’aide d’une brume d’eau thermale et d’appliquer une pommade apaisante et nutritive
Généralement, Un coup de soleil sans cloques disparaît le plus souvent en quelques jours, laissant la place à une desquamation et une zone dépigmentée.

Toutefois, si la zone atteinte représente plus de 10% de la surface corporelle, c’est-à-dire l’équivalent de la surface d’un membre supérieur ou 10 fois la surface de la paume de la main, rafraichissez, réhydratez et consultez rapidement votre médecin avant d’appliquer quoi que ce soit.  
 
Brûlure du 2nd degré superficiel :  
Le coup de soleil entraine l’apparition de cloques (ou phlyctènes), immédiatement ou dans les heures suivant l’exposition. Les cloques sont remplies d’un liquide transparent et entourées d’une zone de peau rouge. La rougeur est douloureuse.

Il conviendra de ne pas percer les cloques, car elles facilitent la cicatrisation en évitant les surinfections, même si elles peuvent être très douloureuses parfois ; Dans ce dernier cas, si la cloque se situe sur une zone d’appui ou de frottement créant une surpression intolérable, les  médecins ou un professionnels de santé peuvent être amenés à percer délicatement la cloque avec une aiguille stérilisée et laissent en place le bout de peau après avoir désinfecté pour toujours faciliter la cicatrisation.   

Cette brûlure cicatrise spontanément en deux semaines sans séquelles. Elle peut laisser des taches sombres, lentes à disparaître.

Toutefois si la brûlure du deuxième degré superficiel génère des cloques de plus de 3 cm x 3 cm ou atteint 10 % de la surface du corps ou si elle est du deuxième degré profond (cf. tableau), rafraichissez, réhydratez, ne percez pas les cloques, désinfectez si cela suinte et consultez rapidement votre médecin avant d’appliquer quoi que ce soit. 

Consultation médicale nécessaire

Certains signes doivent vous alerter et nécessitent une consultation médicale si le coup de soleil entraîne des brûlures importantes : 

  • Si une brûlure de premier degré couvre plus de 10 % de la surface corporelle, soit l'équivalent de la surface d'un bras ou de dix fois la paume de la main.
  • Si une brûlure de second degré superficiel provoque des cloques de plus de 3 cm x 3 cm ou affecte 10 % de la surface corporelle.
  • Si la brûlure est de second degré profond.
  • En cas de déshydratation (forte fièvre, maux de tête, vomissements, malaise, soif intense, bouche et yeux secs).
  • Si le coup de soleil affecte des zones sensibles
    - Le visage et le décolleté, avec un risque de cicatrices esthétiques. 
    - Les mains, où la minceur des tissus augmente le risque d'infection. 
    - Les organes génitaux, avec un risque d'infection pouvant s'étendre à la vessie (cystite).
  • S'il y a des signes d'infection cutanée (augmentation de la rougeur, douleur, enflure ou pus).
  • Si vous ressentez des maux de tête, une confusion, une faiblesse ou des étourdissements suggérant une insolation.
  • Si vos yeux sont rouges, douloureux et sensibles à la lumière.

En cas de coup de soleil nécessitant une consultation médicale, le médecin peut prescrire des traitements appropriés (pansements avec ou sans antibactériens, analgésiques, réhydratation) ou référer à un spécialiste en ophtalmologie

Règles des 9 de Wallace chez l’adulte pour évaluer l’étendue de la brûlure 
 ¹selon l'étude menée par BVA en mai 2022 pour l’Institut national du cancer
 ²Rapport d’évaluation clinique réalisé sur les bases d’études cliniques et complété par des données bibliographiques